10 avril 2019
Des experts français de la lutte contre les médicaments falsifiés se sont rendus début avril aux Seychelles pour une première mission dans le cadre du projet MEDISAFE.
La production, le trafic et la consommation de médicaments falsifiés constituent une menace pour la santé et la sécurité publiques. L’OMS définit les médicaments falsifiés comme des produits médicaux « dont l’identité, la composition ou la source sont présentées de manière erronée, délibérément ou frauduleusement ». Ce trafic pose des risques évidents pour la santé des patients qui les consomment et contribue également à alimenter les flux et les réseaux du crime organisé. Bien qu’aucun pays ne soit protégé contre cette menace, l’impact est particulièrement important dans les pays en développement où des médicaments falsifiés sont utilisés dans le traitement de maladies potentiellement mortelles telles que le paludisme, la tuberculose et le VIH / sida. Selon l’OMS, dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, les médicaments falsifiés représentent jusqu’à 60% des médicaments en circulation.
L’Union européenne, par l’Initiative des centres d’excellence pour la réduction des risques chimiques, biologiques et radiologiques et nucléaires (ou CE CBR de l’UE) (http://www.cbrn-coe.eu/) s’attaque au problème des médicaments falsifiés.
MEDISAFE fait partie de cette initiative et est mis en œuvre dans 11 pays d’Afrique orientale et centrale, sur une base volontaire. Le gouvernement des Seychelles participe au projet, les médicaments falsifiés étant un problème majeur pour la santé publique compte tenu des graves dommages qu’ils peuvent causer à la population.
C’est Expertise France, l’agence publique française d’assistance technique internationale, qui a été chargée d’animer un consortium européen dédié à la mise en œuvre de ce projet.
Sa première mission d’enquête a été organisée du 1er au 4 avril à Victoria, par M. Daniel Cetoupe, point focal national, et menée sous la direction de Mme Lucile De Comarmond, pharmacienne en chef, avec le soutien de Mme Dhana, directrice du laboratoire de contrôle de la qualité des Seychelles, et de M. Ned Camille.
La mission était composée d’une équipe d’experts français, dirigée par les docteurs Hélène Degui, pharmacienne, Karl Houemenou et Jerôme Schmidt, pharmaciens spécialisés dans l’inspection et le contrôle de la qualité des médicaments et Me Amélie Robine, avocate spécialisée.
L’équipe a effectué des visites de terrain. Des ateliers ont également permis aux experts internationaux de mieux comprendre les problèmes spécifiques des faux médicaments aux Seychelles.
Le projet contribuera à lutter contre le crime organisé et à améliorer les résultats en matière de santé, selon deux stratégies :
Cette mission a été couronnée de succès grâce à la forte implication des pharmaciens des secteurs public et privé, du service d’information sanitaire, des représentants de la Division des douanes, du Département de la police et des juristes du Bureau du Procureur général.
Le groupe a formulé des recommandations sur les activités à mettre en place au cours des deux prochaines années pour améliorer la sensibilisation et la réponse nationale à ce trafic. Les participants sont tous engagés pour que la population des Seychelles ait accès à des médicaments de qualité, abordables et de qualité contrôlée.
Article distribué par APO Group pour l’Ambassade de France à Victoria, Seychelles, et publié sur le site Africa News.